• Nouveau gouvernement : Grand gâchis !

    Mali: un nouveau gouvernement et quelques surprises

    « La montagne a accouché d’une souris !». L’expression populaire utilisée pour qualifier la déception suite à une attente qui suscitait de grands espoirs nous semble très faible pour qualifier l’indignation généralisée qui a accueilli la publication des membres du dernier gouvernement d’IBK, le premier du tout nouveau Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. En effet, l’opinion nationale a été scandalisée de découvrir le maintien à leur poste de ministres très impopulaires à la tête de départements secoués par des grèves et scandales sans précédent (à l’image de Raky Talla, Abdramane Sylla, Ramatoulaye Diallo, Gal. Salif Traoré) ; le rappel d’anciens ministres renvoyés pour incompétence (comme Tiéman Hubert Coulibaly) ; la nomination de certains membres à des fins électoralistes pour 2018 (encore Tiéman, et Traoré Oumou Touré) et d’autres pour services rendus (Maouloud Ben Kattra) ; et enfin l’avènement d’illustres inconnus dans la nouvelle équipe. En somme, ce fut un grand GÂCHIS dans un contexte où on attendait, cette fois-ci, un véritable gouvernement de mission capable d’extirper le pays des scandales d’Etat, des contestations sociales et syndicales, du marasme économique endémique, de la crise financière ambiante, de la situation sécuritaire (toujours et plus que jamais) précaire et du choc moral qui habite les Maliens.

    Le front social, la situation sécuritaire, la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur, le sport, la justice, l’insécurité, les Affaires étrangères, les Maliens de l’extérieur, la défense nationale, l’Administration territoriale, l’Energie, l’Eau, les transports sont autant de domaines qui se portent très mal aujourd’hui et constituent le goulot d’étranglement pour le régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta. Les contestations fusent de partout, pour des revendications différentes mais légitimes, en provenance de toutes les couches socio-syndicales et professionnelles.

    C’est dans ce contexte qu’est intervenu, le samedi 8 avril dernier, le changement salutaire et salué de Premier ministre. Abdoulaye Idrissa Maïga succédait à Modibo Kéïta. Le premier gouvernement AIM était donc vivement attendu par les Maliens comme le dernier recours à leurs souffrances.

    Mais, la déception fut grande. Même très grande ! Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a repris les mêmes (qui ont jusque-là déçu et plongé le Mali dans l’abîme), y ajoutant des pions pour lui assurer sa réélection en 2018 et des faire-valoir casés pour des motifs politiques ou de récompense.

    Entre les ministres contestés et ceux qui ont été choisis sur la base de calculs, IBK ne s’est point gêné de tromper le peuple. Il a fait le choix de son équipe, pour lui, pas pour le Mali.

    Cap sur 2018 ?

    Si le maintien de certains ministres a suscité le tollé général sur les réseaux sociaux et dans les rues de Bamako, le retour de Tiéman Hubert Coulibaly (comme ministre de l’Administration territoriale) constitue l’une des plus grosses surprises du gouvernement AIM I.

    Nommé en janvier 2015 ministre de la Défense dans l’optique d’aseptiser le Nord et le centre du Mali soumis à des attaques répétées contre les FAMa, Tiéman Hubert Coulibaly avait été limogé par le président IBK pour son inefficacité en septembre 2016. Il avait été sanctionné après la prise de Boni par des djihadistes, ainsi que le confirme le communiqué de limogeage : « Le décret de nomination des membres du gouvernement est abrogé en ce qui concerne M. Tiéman Hubert Coulibaly. C’est bien un limogeage après les dernières vagues d’insécurité au centre du Mali. »

    Sous sa houlette de Tiéman, aucune véritable offensive n’a été lancée, pour rétablir l’intégrité territoriale. Pire, la situation s’est empirée. En effet, de Nampala à Kidal en passant par Mopti, Gao ou  Tombouctou, l’armée a montré une certaine inefficacité, plusieurs soldats étant tombés au champ d’honneur ou enlevés par des assaillants. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est son mensonge d’Etat vis-à-vis du peuple et de la classe politique après l’attaque de Boni.

    Dans un Etat responsable, Tiéman ne serait jamais revenu au plus haut niveau et il serait politiquement mort. Tel ne semble pas être le raisonnement d’IBK qui met plutôt en avant son maintien au trône. Sans aucun doute, IBK l’a placé à l’Administration territoriale pour qu’il puisse gérer à son avantage l’élection présidentielle de 2018 où tout porte à croire qu’il sera candidat à sa propre succession pour un second et dernier mandat. Tiéman a dû user de l’argument de son regroupement, l’Afdp (qui revendique au moins une vingtaine de partis et d’Associations), pour taper dans l’œil du président qu’il sait faible face aux démonstrations de force politique. De son côté, IBK sait que le président de l’Udd est capable de tout pour rester en poste. Le deal IBK-THC est d’ores et déjà éventré. Le peuple, la classe politique, la communauté internationale les ont à l’œil.

    En plus de Tiéman Hubert Coulibaly, IBK, en misant sur Mme Traoré Oumou Touré comme ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, compte faire main-basse sur l’électorat féminin. Pour lui, la présidente (à vie ?) de la Cafo est un trésor qui pourrait mobiliser autour de lui et de ses actions les femmes du Mali en vue d’un soutien massif dans la perspective de 2018. Mais, erreur fatale : « Oumou Cafo » est en rupture avec la majorité des femmes du Mali.

    Qui de Maouloud Ben Kattra ? Le leader syndicaliste, promu ministre de l’emploi et de la formation professionnelle, tire les dividendes de services rendus à l’Untm où il a muselé la Centrale syndicale en tandem et en complicité avec le secrétaire général, Yacouba Katilé. Là aussi, on décèle un calcul avisé d’IBK, rien que pour sauver son mandat.

    Que dire maintenant de ces ministres qui méritaient, sans la moindre circonstance atténuante, d’être jetés à la porte pour incompétence et pour les multiples torts causés aux populations maliennes. A cause d’eux, le front social est aujourd’hui chauffé à blanc.

    Des citoyens meurent faute de soins.

    Des millions d’étudiants et d’élèves des écoles étatiques ne vont plus à l’école, faute de professeurs et d’enseignants.

    De milliers de jeunes footballeurs voient aujourd’hui leur avenir hypothéqué parce qu’ils ne peuvent plus taper dans le ballon, le Mali étant suspendu par la Fifa.

    C’est pourquoi, l’on se demande aujourd’hui pourquoi IBK a renouvelé sa confiance en des ministres comme Mme Diarra Raky Talla, Abdoulaye Diop, Abdramane Sylla, Housseini Amion Guindo, Ismaïla Konaté, Assétou Founè Samaké Migan, Général Salif Traoré, Mohamed Ag Erlaf, Malick Alhousseini. La question n’est pas fortuite, en témoigne la situation qui prévaut dans leurs secteurs respectifs.

     Front social bouilli !

    Depuis le 9 mars dernier, le Mali vit une situation inédite dans son histoire, à savoir une grève illimitée des agents de santé. Ce qui engendre des conséquences incalculables dans un contexte où les soins de santé sont déjà précaires et à un moment de forte chaleur.

    C’est un véritable crime contre l’humanité auquel on assiste aujourd’hui avec cette grève illimitée enclenchée par les syndicats de la santé. Personne ne peut donner avec exactitude le nombre de morts et de victimes au cours des 35 derniers jours à cause de ce mouvement. Mais, le drame est réel. Les citoyens meurent comme du fruit mûr qui tombe de l’arbre.

    Cette grève des agents de santé n’est qu’un maillon d’une longue chaîne de grèves qui jonche cette année 2017.

    De janvier à nos jours, le gouvernement n’a connu aucun répit en la matière. Aucun jour ne passe sans que le pays ne soit perturbé par une action du front social.

    Les inspecteurs de travail ont arrêté le boulot pendant 5 jours, du 16 au 20 janvier. Le Comité syndical des services du travail exige l’application immédiate de tous les points d’accord du Protocole d’accord du 29 juillet 2011 et du Procès-verbal de conciliation du 05 avril 2016, et l’adoption immédiate du projet de décret en souffrance portant Primes et indemnités accordées aux Inspecteurs et Contrôleurs du travail ainsi qu’à leurs assistants.

    Déjà au début du mois, les syndicats des magistrats (SAM et Sylima) avaient donné le ton avec une grève de 7 jours ouvrables, convertie en grève illimitée à partir du 18 février.

    Au bout, le gouvernement est parvenu, sur fond de division, à faire reprendre le chemin des tribunaux aux magistrats.

    Mais aussitôt après, c’est le Syndicat national des greffiers, secrétaires de greffes et de parquets (Synag), qui a repris le flambeau les 15 et 16 février. Le Synag revendique, grosso modo, l’octroi d’une indemnité de participation à la judicature aux greffiers et aux secrétaires de greffes et parquets ; la relecture du décret n°95- 211 du 31 mai 1995 portant tarif des frais de justice en matière pénale et du décret n° 95-255 du 30 mai 1995 portant frais de justice en matière civile et commerciale; l’évaluation des ressources financières générées par la justice ; l’évaluation d’un guide de greffe ; la relecture de l’ordonnance n°05/104 du 22 juin 2005 portant statut du personnel des greffes, secrétaires de greffes et parquets pour une nouvelle qualification professionnelle commençant par la maîtrise en droit, complétée par une formation professionnelle de deux ans (BAC plus 6) à l’Institut de formation judiciaire; le changement de l’appellation «Secrétaires de greffes et parquets » en « Assistants des greffes et parquets ». Un ministre doit partir.

    Le 8 février, le syndicat des travailleurs du ministère des affaires étrangères a brandi au gouvernement un préavis de grève signé de son secrétaire général Mohamed Kane ainsi libellé : « L’arrêt de travail d’une durée de 72 heures jours ouvrables débutera le 22 février à partir de 00 heure et prendra fin le 24 février à partir de 00 heure sur l’ensemble du département central et dans les missions diplomatiques et consulaires ».

    Dans un autre préavis, le Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales du Mali menaçaient « d’observer un arrêt de travail (grève) de 3 jours (du 22 au 24 mars) et une mesure conservatoire d’arrêt de mandatement des salaires des autres fonctionnaires, si les accords conclus( la prise en charge des salaires des fonctionnaires des collectivités du cadre de l’administration générale par l’état, l’application intégrale des 15 points d’accord du procès-verbal de conciliation 12 mai 2015, l’intégration à la fonction publique des collectivités territoriales des contractuels de 2011 à 2015), avec le gouvernement ne sont pas mis en œuvre ».

    Plusieurs syndicats de l’éducation et de l’enseignement supérieur observent des grèves, y compris une grève illimitée pour le supérieur.

     

    Suspension à la Fifa

    La décision du ministre des sports en date du 08 mars de retirer la délégation sportive au bureau de la fédération malienne de football, donc à la dissolution du comité exécutif fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les conséquences de la décision sont très lourdes et catastrophiques pour le football malien.

    Primo, la FIFA a suspendu la Femafoot jusqu’à l’annulation de la décision de dissolution du ministre des sports et le retour du bureau fédéral dirigé par Boubacar Baba Diarra. Pourtant, le football malien est réputé pour ses performances ces dernières années.

    Secundo, d’emblée la Femafoot perd tous ses droits de membres de la FIFA ; donc le Mali ne peut plus bénéficier des programmes de développement de la FIFA et de la CAF.

    Tertio, aucune des équipes représentatives et aucun des clubs affilés de la Femafoot ne sont désormais plus en droit de prendre part aux compétitions internationales et d’entretenir de relations sur le plan sportif avec les autres associations membres de la FIFA. Conséquence directe : les Onze Créateurs et le Djoliba, qui étaient bien partis en coupe de la Confédération, ont été disqualifiés. Le même sort a été réservé aux arbitres maliens désignés pour officier un match.

    Quatrièmement, si la sanction de la FIFA n’est pas levée, les Cadets ne participeront pas à la CAN de leur catégorie prévue en mai prochain. De même que les Aigles du Mali dans les éliminatoires de la coupe du monde 2018 et la CAN 2019.

    Enfin, toutes les compétitions au plan national (championnat national et coupe du Mali) risquent d’être bloquées, parce que déjà 13 clubs et 6 ligues font front commun contre le Comité provisoire. On assiste donc à la mort du football malien.

     Est-ce un accord de réadmission ?

    Une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et son homologue néerlandais, Bert Koenders avait été sanctionnée, en décembre dernier, par un communiqué conjoint signé par les deux parties. Les domaines prioritaires sur lesquels celles-ci envisagent de renforcer leur collaboration sont la création d’emploi pour les jeunes dans les régions de départ et d’origine des migrants; le renforcement des systèmes cohérents et robustes de registres d’état civil, ainsi que la délivrance des cartes d’identité et passeports sécurisés et l’utilisation des passeports biométriques; la gestion des frontières et un meilleur contrôle du territoire; la protection des migrants en transit au Mali et la lutte contre la traite de êtres humains et les passeurs ; l’accompagnement des retours d’Europe des personnes en situation irrégulière.

    Cette dernière partie (l’accompagnement des retours d’Europe des personnes en situation irrégulière) a ébranlé la République pendant près d’un mois. Le document est assimilé, à tort ou à raison, par les Maliens de l’intérieur et de la diaspora, à un accord de réadmission.

    Toutes les procédures d’explications (démentis officiels, interpellation à l’Assemblée nationale, missions ministérielles à l’extérieur…) ont échoué.

    Pour les autorités maliennes, un communiqué conjoint n’a aucune valeur juridique. Les Maliens de tous bords n’y croient pas. Le tollé général soulevé par ce communiqué conjoint (signé) a failli faire tomber le régime. Dans les médias nationaux et occidentaux et dans des vidéos et postes qui ont circulé sur les réseaux sociaux, le président IBK a été traité de tous les noms. Sa famille n’a pas échappé à la furie des Maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur.

    L’insécurité au quotidien

    Sur le plan sécuritaire, rien ne va. Le pays connait un regain d’activités des groupes djihadistes avec l’extension de l’insécurité du nord au centre et au sud. Deux ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, la sortie de crise est encore un rêve, tant la situation sur le terrain se dégrade considérablement. C’est de la lapalissade de dire qu’IBK a perdu Kidal. Au-delà du nord, l’insécurité s’est étendue au centre du pays dont plusieurs localités échappent au contrôle de l’État. En 2016, plus de 170 incidents armés se sont produits au Mali. Au moins 450 personnes dont 120 militaires maliens et étrangers ont perdu la vie au cours d’embuscades, d’attaques ciblées ou d’explosions de mines.

    Dans la zone du delta du fleuve Niger des groupes djihadiste font la loi. Ceux-ci étendent leurs tentacules jusqu’au centre et au sud du pays en instaurant une insécurité chronique dans les régions de Ségou et Mopti. Attaques, braquages, enlèvements d’animaux, assassinats et autres formes de violences constituent le lot quotidien du vécu des populations. Celles-ci vivent dans une peur bleue. Le centre du pays est en proie à une crise multiforme tout simplement non gérée.

    Les autorités maliennes ne semblent avoir ni réponse politique, ni réponse militaire appropriée à cette situation explosive du centre.

    Aussi, le Mali est loin d’être réunifié. La réconciliation nationale demeure un objectif qui s’éloigne. Les réflexes communautaires, tribaux ou même ethniques ont pris le pas sur toutes autres considérations dans les régions du nord et du centre. La question peule qui n’existait pas au début de la crise est une réalité palpable. En témoignent les récents affrontements à Macina qui ont fait plusieurs morts.

    L’année 2017 a commencé dans les incertitudes, avec l’attaque du camp du MOC de Gao qui a fait 70 morts. On compte près de 200 morts depuis le début de l’année. Un ministre doit partir.

    Dans le même chapitre, l’insécurité résiduelle fait autant de dégâts à Bamako et dans les grandes villes.

    Le taux de criminalité dans la capitale malienne croît à un tel rythme que la ville des 3 caïmans peut être classée parmi les Cités les plus criminogènes de l’heure. Toutes les formes possibles d’insécurité et de crimes y passent, des simples braquages aux meurtres et assassinats, en passant par les cambriolages, les viols, les vols, les lynchages et immolations, les abandons d’enfants, les infanticides, les enlèvements et kidnappings, les embuscades, les fusillades, les noyades, accidents et incendies, etc. Face à ce sombre tableau, les autorités en charge de la sécurité des populations restent inertes ; elles semblent, à la limite, indifférentes.

    Les Autorités de toutes les contestations

    Quel intérêt cachent les Autorités intérimaires à telle enseigne que les groupes armés y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux ? Avec eux, l’Etat. Or, ces organes ont été longtemps contestés aussi bien par les  populations des zones concernées que par certains mouvements armés, mais pour des motifs différents.

    Prévues par l’Accord d’Alger, le chronogramme des autorités transitoires a été mainte fois ficelé, mais toujours reporté pour des raisons diverses et variées liées à des intérêts inavoués.

    Au bout du rouleau, ces précieux organes ont pu être installés, non sans mal, dans certaines régions. Comme à Kidal, Gao et Ménaka. Les régions de Tombouctou et Taoudénit n’ont pas eu leurs autorités, à cause de troubles engendrés par les groupes armés qui veulent, chacun, avoir le contrôle de ces villes.

    D’une manière générale, l’installation des autorités intérimaires a été précédée de moments de contestations, souvent violentes.

    A Gao, la situation est restée longtemps préoccupante. La Cmfpr2 (coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance), un groupe politico-militaire, a occupé l’Assemblée régionale de cette ville avec une centaine d’éléments armés qui interdisent l’accès à ce bâtiment aux agents de l’Etat. Elle a interdit aussi l’ouverture de tout service public et privé dans la ville. Selon ses responsables, cette mobilisation fait suite à ce qu’ils qualifient « d’attitude méprisante et discriminatoire du Gouvernement, de la médiation et de la CMA ainsi qu’au refus catégorique de prendre en compte leurs revendications».

    En plus de ce mouvement, plusieurs autres estiment être « méprisés » par la communauté internationale et le gouvernement. Ils réclamaient plus de représentativité à Gao et l’intégration de leurs combattants dans le processus de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR).

    Le ministre de la Réconciliation nationale, Mohamed El Moctar, a été dépêché sur le lieu pour rencontrer les groupes. Il a finalement pu les convaincre.

    A Kidal, des mouvements de foule à l’aéroport pour protester la nomination d’Ichrach comme gouverneur a empêché une délégation étatique de s’y rendre pour présider l’installation initiale des autorités. Ce sera fait plus tard, avec deux drapeaux dans la salle : celui du Mali et celui de l’Azawad.

    De quels arguments donc, IBK s’est référé pour repêcher les ministres qui gèrent ces départements ? C’est là toute la question !

    En tout cas, le pilotage à vue qui caractérise le Mali ces dernières années se transforme en un véritable cauchemar pour les millions de citoyens qui ont élu Ibrahim Boubacar Kéïta. L’espoir suscité par l’avènement de « l’Homme de la situation » a fondu comme beurre au soleil au fil du temps et des dérives du régime.

    Après la période trouble des scandales d’Etat (achat de l’avion présidentiel, contrat d’armement, suspension de l’aide budgétaire de la Banque mondiale et du FMI etc.), le pays est pris aujourd’hui dans un engrenage de mouvements syndicaux et décisions politiques qui perturbent le fonctionnement normal de l’administration, engendrent des remous sociaux. Le président de la République qui devait parer au plus pressé, afin d’éviter la catastrophe, n’ « en a fait qu’à sa tête ». Il vient de rater une bonne occasion de remettre à flot un pays complètement sous l’eau, tous les secteurs d’activités étant à l’arrêt. Un très mauvais signe.

    CH Sylla

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