• Emmanuel Macron à l’Elysée : L’Afrique face à son destin

    A moins de se nourrir d’illusions aberrantes, sinon il est aisé de comprendre que ce jeune élu de 39 ans doit sa victoire aux lobbies français qu’aux politiques françaises qui n’ont plus rien à donner et qu’il fallait tromper ceux des Français, des Africains et des Maliens  qui veulent se laisser tromper. Macron est le fils légitime de Hollande et de tous ceux de droite, de gauche ou de centre qui font semblant de tirer à boulets rouges sur celui dont l’échec patent  est consommé.

    Hier, la traite négrière et la colonisation, aujourd’hui le néocolonialisme et la mondialisation : voilà deux séries  de bourbiers dans lesquelles l’Afrique est empêtrée depuis bien longtemps.

    Aujourd’hui, il est impérieux que les peuples d’Afrique et leurs jeunesses s’interrogent solennellement : que faire maintenant après que les peuples travailleurs aient été victimes des atrocités de l’histoire universelle ?

    Hier, l’Afrique a enduré les affres de l’odieux commerce triangulaire qui fut l’occasion pour les esclavagistes et les seigneurs féodaux d’Europe de tenir en esclavage les peuples de ce continent, berceau de l’humanité.

    Pour la petite histoire, les Européens venaient sur les comptoirs d’Afrique échanger des cauris, des miroirs, des colliers contre les bras valides du continent. La  conséquence fâcheuse n’a échappé à personne.

    L’Afrique a été dépossédée de ses bras  de travail pour la construction de la puissance agricole du Nouveau Monde. L’on  ne rappellera jamais assez que les peuples d’Afrique ont perdu à cette occasion 400 millions d’hommes. Avec la colonisation européenne en Afrique, nos peuples ont assisté impuissants à l’extraversion économique de notre continent.

    Ainsi, en lieu et place des cultures vivrières, les occupants coloniaux ont tout simplement  initié les cultures de rente. Une politique de sape de notre dignité d’homme a été enclenchée par le colonisateur «blanc». Cette cynique politique visait à affamer nos peuples travailleurs. Cette ignominieuse  et agressive politique appliquée aux pays africains a fini par créer une situation nauséabonde de dépendance de l’Afrique vis-à-vis de l’Europe. Les planificateurs de la colonisation furent pris à contre courant par l’histoire lorsqu’à la libération de la France de l’occupation allemande, l’impérieuse nécessité s’était manifester d’anticiper sur le cours des évènements qui marquaient les relations entre les colonisateurs et l’Afrique.

    Il s’agissait de proposer aux colonies françaises de choisir de rester dans l’Union française avec la possibilité d’accéder progressivement à l’indépendance immédiate ; ou alors d’opter pour l’indépendance  immédiate avec tout ce que cela pourrait comporter comme conséquences fâcheuses. La décolonisation devenait un impératif  catégorique. Mais le président ghanéen, l’illustre disparu Kwamé N’Nkrumah avait bien vu lorsqu’il disait que «les blancs sont partis pour mieux rester».

    Le néocolonialisme est aussi cynique que la traite des noirs et la colonisation : aujourd’hui de connivence avec des monarchies du Golfe, le continent africain est transformé en champ de bataille idéologique et militaire entre les blancs et les arabes pour tuer les peuples d’Afrique. La Françafrique de Nicolas Sarkozy en dit long. Comme pour rappeler que l’Etat est une continuité, François Hollande a continué à perpétrer la cynique relation de paternalisme entre la France et l’Afrique.

    Aujourd’hui, la France est en passe de réaliser son plan machiavélique d’occupation et de balkanisation de notre continent et en particulier du Mali. En tout cas la mission Barkhane dans le septentrion malien est la preuve que la France a des intérêts dans notre pays et ne saurait être amie du Mali.

    La preuve palpable de cette triste vérité réside dans le fait que les autorités du Mali et notre armée n’ont pas encore la latitude de fouler le sol malien de Kidal. Mais, il convient de noter en passant qu’hier comme aujourd’hui le pouvoir  français garde des mandibules maliennes sur notre sol que sont les traitres maliens. Hier comme aujourd’hui, tous les chats ont  coutume de miauler et toutes les poules de glousser à la faveur de l’histoire. Ceux qui avaient dansé et chanter à l’élection de François Hollande’ ont compris qu’il avait tenu lors de sa tournée en terre malienne un langage d’hypocrisie pour imiter l’autruche.

    Les Maliens dignes ont compris que Hollande et Sarkozy  sont une seule et même chose ; ils ont la même politique de maintenir l’équilibre de la France aux dépens des peuples  travailleurs d’Afrique. C’est pourquoi, il faut que les africains se rassurent que la gauche, la droite, le centre, le  centre-droit, le centre gauche, l’extrême gauche sont pareils. Ils sont tous, sans exception, au service de la France coloniale. Dès lors, il convient de rompre avec la sempiternelle question de savoir si la France peut servir les intérêts fondamentaux des peuples d’Afrique.

    Il faut à présent se désillusionner quant à une quelconque politique de bienfaisance de la France en Afrique car, autant de  chat ne peut œuvrer pour l’équilibre de la souris, autant la France qui suce  le sang de nos masses laborieuses ne peut nous servir utilement.

    Que peut-on donc faire à présent ? Que peut-on attendre du nouveau président français Emmanuel Macron ? A moins de se nourrir d’illusions aberrantes, sinon il est aisé de comprendre que ce jeune élu de trente neuf (39) ans doit sa victoire aux lobbies français qu’aux politiques françaises qui n’ont plus rien à donner et qu’il fallait  tromper ceux des Français, des Africains et des Maliens qui veulent se laisser tromper .

    Macron est le fils légitime de Hollande et de tous ceux de droite, de gauche ou de centre qui font semblant de tirer à boulets rouges sur celui dont l’échec patent  est consommé. Nul doute donc que la coopération  franco- africaine, hier comme aujourd’hui, s’est toujours présentée et se présentent  toujours aux dépens des peuples d’Afrique et donc en particulier le Mali.

    Nul doute aujourd’hui que le rêve de tous les peuples d’Afrique est plus que jamais évident : il faut à tout prix, et à n’importe  quel cout se libérer de l’oppression et de l’exploitation du continent  par l’Europe et l’Amérique coloniale. Ce rêve africain,

    Patrice Emery Lumumba l’a dit avant sa mort en ces termes : «Le rêve actuel de l’Afrique, est de devenir un continent libre, indépendant, au même titre que tous les autres continents du monder car le créateur a voulu que tous les hommes et tous les peuples soient libres et égaux». C’est donc dire qu’il est temps pour les peuples d’Afrique de rejeter avec dévouement (et ils le peuvent, toutes les politiques de dépendance économique et l’aliénation culturelle en n’important désormais que le strict nécessaire et exiger la fin immédiate de la détérioration des termes de l’échange entre le Nord et le Sud.

    Pour réussir ce pari, il est impérieux pour nos peuples de sortir de la zone franc qui, à n’en pas douter est un instrument de perpétuation de la colonisation comme l’atteste d’ailleurs les initiales du CFA à savoir  le Franc des Colonies Françaises d’Afrique. L’abandon du CFA est une exigence pour les pays de la zone Franc s’ils veulent se libérer de la spoliation de leurs économies par la France.

    Parlant sous le contrôle de nos éminents économistes disons que notre sous- continent  a tout à perdre par le principe des comptes d’opération et pour cause :

    – Pour garantir le franc CFA, chaque pays de la zone franc a un compte au Trésor français dans lequel il est tenu de déposer 65% de son avoir  en devise (soit le dollar, l’Euro, l’Or).

    – Ce dépôt permettrait à la France de racheter le CFA au cas où il y aura surabondance  de cette monnaie sur les marchés.

    – Ce que l’on refuse de dire à nos peuples, c’est que ce dépôt  permet bel et bien à la France d’investir dans les différentes branches de son économie. Si nous avions notre propre monnaie, ce dépôt de 65% de nos devises servirait à faire fructifier nos économies nationales. Bien entendu, nous n’oublions pas que dans nos pays et en particulier le Mali, les délinquants financiers et les voraces pullulent comme des moustiques au regard de la creuse phraséologique de lutte contre la corruption et la délinquance financière.

    –  Ce que l’on ne dit pas non  plus c’est que la France nous envoie une partie du taux de placement de ces 65% de notre avoir et c’est bien cela que l’on appelle «l’aide de la France au développement des pays de la zone franc.».

    –  Mieux, la coopération de la France avec l’Afrique ayant montré toutes ses facettes négatives, notre sortie du franc FCFA permettrait à la Chine, à la Russie, à Cuba, à la Corée du Nord de mieux s’investir en Afrique.

    En définitive, l’Afrique est face à son destin et il est temps d’agir. Pour ce faire, Edgar n’a pas manqué de dire : «un processus africain de développement passe par une distanciation au moins méthodologique avec les habitudes, les comportements, les structures, les technologies et les modèles de développement venus d’ailleurs. Pour voir et comprendre. Pas nécessairement pour rompre.»

    Fodé KEITA

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